Groupama dans la Volvo Ocean Race : Etape 1 - Jour 16 : Le syndrome du dahu / Sport
A 2 800 milles de Cape Town, Franck Cammas et son équipage vivent penchés depuis la sortie du Pot-au-Noir, naviguant vent de travers dans des alizés d'Est d'une douzaine de noeuds. Cette situation ne devrait pas évoluer avant deux jours quand Groupama 4 va flirter avec la bordure occidentale de l'anticyclone de Sainte-Hélène.
Penchés, gîtés, secoués, mouillés : les hommes de Groupama 4 vivent avec 10° à 20° d'inclinaison selon la force des alizés. Des alizés qui ne sont pas très puissants mais qui vont se renforcer d'ici la fin de ce dimanche à plus de quinze noeuds pour les quatre VO-70 en course. Le voilier français va donc enfin bénéficier des mêmes conditions que ses concurrents et aligner plus de dix-sept noeuds de moyenne ces prochains jours. De plus, au fil de sa descente vers le Sud-Sud Est, Groupama 4 va constater que le vent tournera progressivement vers le Nord-Est dès la latitude de Rio de Janeiro, ce qui devrait encore augmenter la distance parcourue en 24 heures mais aussi le volume des embruns !
Sur le bord du plateau
Si la température de l'air et de l'eau de mer baisse doucement en rendant moins pénible les quarts de repos à l'intérieur, l'humidité reste au rendez-vous sur le pont avec un clapot qui se lève de plus en plus. En permanence penchés, les équipiers doivent prendre leurs marques pour se déplacer et se tenir, pour s'alimenter et dormir. Ces conditions rendent les journées un peu monotones, même si les régleurs et le barreur doivent s'adapter à un régime de brise encore instable en force et en direction. Onze à quinze noeuds, Est ou Nord-Est, les alizés ont du mal à s'établir en flux régulier alors qu'ils sont nettement plus stables pour les deux leaders...
En fait, tous les navigateurs ont finalement décidé que la meilleure route pour atteindre Cape Town passe par un long contournement de l'anticyclone de Sainte-Hélène : ce plateau de hautes pressions qui s'étend du Brésil à l'Afrique du Sud ne peut pas se traverser par son centre (positionné très haut en latitude, par 40° Sud) au risque de s'empêtrer dans des calmes prolongés. Passer par sa bordure Nord, c'est raccourcir la route mais naviguer contre le vent en tirant des bords.
Sur la route des clippers
La « sécurité » impose finalement de suivre la route des clippers du 19e siècle en faisant le tour par la face méridionale : beaucoup plus long certes (au moins 400 milles de plus), mais avec la certitude d'avoir des brises portantes musclées dès le milieu de semaine. Au vu des fichiers météo à venir, au moins une journée à plus de 500 milles est au programme, mais les leaders vont en profiter les premiers. Il ne faut donc pas s'attendre à ce que Groupama 4 rattrape sensiblement son retard puisqu'il est décalé de plus d'une journée (418 milles). Il faut même imaginer que son delta va frôler les 500 milles mercredi ou jeudi, avant de se réduire quand les premiers devront remonter vers l'Afrique du Sud dans un flux nettement moins soutenu. En attendant, Franck Cammas et ses hommes marchent comme des dahus sur le flanc de ce relief météorologique qu'est ce plateau anticyclonique...
Position des concurrents de la Volvo Ocean Race sur la première étape Alicante - Cape Town à 1400 UTC (15h00 heure française) le 20/11/2011
1.Telefonica - à 2369,2 milles de l'arrivée
2. Puma - Ã 29,3 milles du premier
3. Camper - Ã 147,5 milles du premier
4. Groupama - Ã 418,5 milles du premier
Abu Dhabi - abandon
Team Sanya - abandon