Groupama dans la Volvo Ocean Race : Etape 2 - Jour 3 : Côte à côte / Sport
Alors que le rythme est toujours assez lent depuis le départ de Cape Town dimanche 11 décembre 2011 à 14h, Groupama 4 et ses concurrents ont dû louvoyer le mardi matin le 13 décembre 2011 avant que le vent ne s'installe progressivement au secteur Sud d'à peine dix n?uds. Mais si les conditions de navigation restent paisibles, il y a du travail sur le pont à raser les côtes sud-africaines !
Un peu plus de 300 milles en 48 heures ! A ce rythme, la deuxième étape entre Cape Town et Abu Dhabi s'annonce particulièrement laborieuse... Car pour l'instant, les prévisions météorologiques n'ont pas été à la hauteur de la réalité : pas de vent fort de Sud après le coup de canon mais un calme prolongé, pas de dépression générant de la brise d'Ouest mais du petit temps de secteur Est au large de Mosselbaai. Et toujours le courant des Aiguilles contraire qui a rendu encore plus délicat le choix des bords à tirer quand il a fallu louvoyer au milieu de la nuit précédente. Afin de s'adapter à une brise qui oscille de quelques noeuds à une douzaine au gré des baies à traverser, les changements de voiles sont réguliers. C'est à un véritable parcours côtier que se livrent les six VO-70 dont la plupart navigue à quelques encablures les uns des autres'
« C'est très, très calme depuis la nuit du départ : il y a pas mal de trous de vent et il faut manoeuvrer beaucoup. Pour l'instant il n'y a pas trop de houle, mais il va y en avoir dès la nuit suivante. C'est excitant mais nerveusement tendu parce que nous nous comparons en permanence à nos concurrents : c'est intense ! Il n'y a pas vraiment d'option météo actuellement, mais cela va peut-être changer quand nous allons passer devant Port-Elizabeth mercredi matin 14 décembre 2011 : en ce moment, on fait tous la même trajectoire... En se sortant plus ou moins bien des pièges de la côte » indiquait Franck Cammas à la visioconférence de 13 décembre 2011 à midi.
Du portant à venir
La brise doit normalement rentrer en fin de nuit au portant avec du vent bien établi : il faudra alors choisir le bon moment de l'empannage, car il y a pas mal de possibilités stratégiques et il est probable que la flotte s'éclate. Franck Cammas n'était pas encore fixé sur la trajectoire optimale à prendre dès le 14 décembre 2011. Le mardi après-midi 13 décembre, c'est encore un faible flux de secteur Sud qui souffle au large du cap Seal, dans des eaux particulièrement poissonneuses et parsemées d'otaries.
« Il y a des changements assez rapides au gré des virements et des molles qui parsèment le parcours : Puma doit être en tête maintenant et nous sommes de nouveau au contact de Camper. Ce matin, nous avons tenté un petit coup au large, mais ça n'a pas marché ! Et Sanya est maintenant à vue : on est désormais quatre à 500 mètres les uns des autres' C'est comme une régate, le long des côtes africaines. C'est très intéressant d'être bord à bord et il semble que nous sommes à l'aise dès qu'il y a un peu de brise et Camper est plutôt rapide dans le petit temps au près. Nous attendons le vent qui devrait se lever dès mercredi. »
Encore à la côte
La configuration météorologique est assez complexe au large de Port-Elizabeth, plusieurs minima barométriques fluctuent dans cette entrée de l'océan Indien. Il faut souligner que le temps peut changer très rapidement dans cette zone car les contrastes thermiques sont très importants avec le courant des Aiguilles, eau chaude qui vient du canal du Mozambique, l'anticyclone des Mascareignes au Nord des Kerguelen, les reliefs glacés du Lesotho et les bouffées de chaleur des zones subtropicales du Swaziland ! Il s'en suit qu'une multitude de bulles de chaleur se combinent avec des cellules froides sur un océan Indien chaud à l'Est et un Atlantique froid à l'Ouest... Mini-dépressions et cieux chargés de nuages orageux vont ainsi s'égrainer au fil de la progression de la flotte vers Madagascar.
Et si la situation va s'éclaircir d'ici la fin de la semaine, les choix tactiques ne vont pas être aisés ces prochaines heures avec l'arrivée d'un vent d'Ouest de plus de vingt noeuds lié au passage d'une dépression sur les Quarantièmes qui va compresser l'anticyclone sous la grande île africaine. La zone de transition entre ce nouveau régime portant et les alizés de secteur Nord-Est des hautes pressions va être très délicate à négocier dans une mer très dure à cause du courant des Aiguilles... C'est toute la difficulté du moment : quelle trajectoire prendre pour franchir cette barrière à hauts risques ? Mais pour le moment, l'important est de rester au contact de la flotte en longeant le plus possible les côtes sud-africaines afin d'éviter le courant contraire.
Position des concurrents de la Volvo Ocean Race sur la deuxième étape Cape Town - Abu Dhabi à 1300 UTC (14h00 heure française) le 13/12/2011
1. Camper
2. Puma - Ã 0,5 mille du premier
3. Groupama 4 - Ã 0,8 mille du premier
4. Sanya - Ã 0,9 mille du premier
5. Abu Dhabi Ocean Racing - Ã 6,1 milles du premier
6. Telefonica - Ã 18,7 milles du premier