Transat AG2R LA MONDIALE 2012: les skippers Macif à 1'36 du podium / Sport
Quel final insoutenable ! Pendant plus de 24h, les skippers Macif ont été à lutte, bord à bord, avec Jeanne Grégoire et Gérald Véniard. Après trois semaines de course et un Atlantique dans leur sillage, ils ont conclu cette Transat AG2R LA MONDIALE par un mano a mano d'une rare intensité et accrochent la 4ème place, à 1'36 du podium !
Il a fallu aller la chercher loin, très loin cette 4ème place ! Paul Meilhat et Fabien Delahaye ont tout donné, jusqu'au bout. Ils terminent au pied du podium de cette Transat AG2R LA MONDIALE mais, surtout, ils ont réalisé un superbe parcours, toujours aux avant-postes. Ils garderont longtemps en mémoire les moments forts, intenses, partagés, notamment sur cette fin de course...
Récit :
Fabien Delahaye : « C'était hallucinant ces dernières heures de course ! Nous n'avons pas arrêté de les doubler ou de se faire rattraper : un coup c'était des algues, un coup un grain, une autre fois une bonne manoeuvre. Mais nous avions le dessus jusqu'à la dernière pointe avant l'arrivée : il y a un passage avec beaucoup de cailloux, qui ne sont pas répertoriés sur les cartes : nous n'avons pas voulu prendre le risque de passer dans ce piège, eux, ils ont joué et s'est passé. Mais nous sommes malgré tout super heureux ! Nous nous sommes battus et bien battus jusqu'au bout ! C'était génial ! »
Paul Meilhat : « encore une arrivée de Solitaire du Figaro ! (Paul fait référence à son arrivée de la 4ème étape de la Solitaire du Figaro 2011 où, en tête jusqu'à quelques longueurs de l'arrivée, il perd la victoire de l'étape pour un rien, un petit contre-bord, ndlr) Gérald connaissait ce passage dans les cailloux : pour une fois, c'est un avantage d'être un « ancien » (rires). Nous le saurons pour la prochaine fois ! Nous avions repéré cette pointe depuis quelques jours, mais nous n'avions trouvé aucune carte dessus. Nous ne voulions pas jouer à casse-bateaux ! Nous avons vécu et partagé avec Fabien des moments très, très forts sur cette arrivée. Beaucoup de stress, beaucoup d'adrénaline, c'était incroyable ! Nous ne sommes pas déçus, nous avons bien navigué. »
Quel bilan faites-vous, Ã chaud, de votre transat ?
Paul Meilhat : « Nous avons appris beaucoup de choses. Nous sommes très contents de notre transat. Nous avons fait les bons choix et des erreurs aussi, mais c'est comme ça que l'on apprend. Nous avons eu un peu de casse : notre grand spi, notamment, s'est déchiré, c'était le plus performant, et nous sommes d'ailleurs d'autant plus fiers d'avoir réussi, sans ce spi, à tenir tête et à doubler Jeanne et Gérald, qui sont réputés rapides... »
Fabien Delahaye : « C'est une grosse expérience : nous avons été dans le coup tout le temps. Nous avons toujours été là où nous voulions être. Lorsqu'il y a eu des petites erreurs, nous nous sommes recalés rapidement. Nous avons toujours rebondi. Et ce final d'une intensité incroyable... Nous sommes très satisfaits ! »
Votre duo a toujours parfaitement fonctionné ?
Paul et Fabien : « Nous nous sommes parfaitement entendus. Nous avons toujours été sur la même longueur d'onde, pour tout. Nous nous sommes toujours posé les bonnes questions, ça a été constructif. De ce côté là aussi, c'est une très belle expérience ! »
Quelle est la plus belle image qui vous vient à l'esprit ?
Paul et Fabien : « Lorsqu'on a doublé Barbuda, c'était magique ! Nous étions bord à bord avec Banque Populaire, la lumière était superbe, le paysage de la côte paradisiaque et, par le hublot de quille, on voyait le corail... c'était splendide ! Mais, le plus fort, le plus intense c'était l'arrivée ! C'est un souvenir qui restera longtemps gravé dans nos mémoires. »
La Transat AG2R LA MONDIAL des skippers Macif : une course en trois temps
Dés le coup d'envoi, Paul Meilhat et Fabien Delahaye occupent les avant-postes de la course. Dans le trio de tête lors de la première semaine de course, ils ont parfaitement su gérer les coups de vent successifs qui ont cueilli à froid les duos de cette Transat AG2R LA MONDIALE 2012.
Aux Canaries, ils plongent au sud, comme tout le monde, mais avec mesure : « c'est notre façon de naviguer », expliquera Paul un peu plus tard. Chaque décision est dosée, mesurée, les deux skippers Macif sont systématiquement en phase. Cette deuxième semaine est marquée par des décisions stratégiques à moyen terme : trouver le juste équilibre entre le sud et le nord, anticiper l'évolution des hautes pressions, mouvantes, qui barrent la route des Antilles.
Les sept derniers jours de course permettent enfin aux skippers de faire route directe vers Saint Barthélemy. Les trajectoires se resserrent, les verdicts commencent à tomber et c'est là que Paul et Fabien choisissent de tirer leurs dernières cartes : jouer la vitesse en glissant un peu sud. Une tactique payante qui leur permettra de tenter le podium.