La Transat Bénodet Martinique, La trajectoire avant tout / Sport

C'est par une traversée de l'Atlantique qu'Eric Péron avait débuté sa carrière de figariste, en 2004, sur la Transat Ag2r. Depuis, il a disputé trois autres transatlantiques, dont une en solitaire. Dans l'ensemble, les épreuves océaniques ont plutôt réussi à cet ancien adepte des parcours olympiques : Eric termine 3e de la Transat Ag2r 2008, 7e l'an dernier... Chacune de ces courses lui a apporté son lot d'expériences, le Skipper Macif connait ses atouts et saura s'en servir, mais cet hiver il s'est surtout attaché à travailler un point crucial : la stratégie.

Qu'as-tu privilégié dans la préparation de ta quatrième transat ?
Eric Péron : « J'ai mis l'accent sur le travail de prise d'information météorologique et les choix stratégiques. C'est là qu'il va falloir faire la différence, d'autant que la météo ne s'annonce pas difficile techniquement sur les premiers jours de course. Il faudra, dès le début, être extrêmement précis dans ses choix de route, savoir mesurer les risques à prendre, évaluer le plus finement possible les incertitudes des fichiers météo, etc. Il y a notamment des passages clés pendant lesquels je serai particulièrement vigilant... »

Ce travail d'analyse suppose aussi de tenir compte des trajectoires de ses concurrents ?
Eric Péron : « Non, il faut rester sur de la stratégie météorologique pure. Même si, bien sûr, en fonction de ce que feront les autres, il faudra doser les risques de certaines options tactiques. »

Justement, comment vois-tu le plateau sportif de cette Transat Bénodet Martinique ?
Eric Péron : « A mon avis, 8 des 17 partants peuvent prétendre à la victoire, je compte aussi 2 à 3 outsiders... Cela va donc être rude de faire sa place, surtout si les conditions météo du départ ne sont pas sélectives. »

Et toi, es-tu un vainqueur potentiel, un outsider... ?
Eric Péron : « Je pense que je suis capable du meilleur, c'est ce que je vise, mais cela reste une course avec, comme toujours, une nécessaire part de réussite. Il faudra faire le moins d'erreurs possibles... moins que les autres en tous cas ! »

Un solitaire bien entouré
Eric a cependant un atout que les autres concurrents de cette Transat Bénodet Martinique n'ont pas : il a une équipe autour de lui. Jimmy Le Baut le préparateur du team, a minutieusement préparé le bateau d'Eric (l'ancien Figaro Bénéteau de François Gabart), et il est à ses côtés depuis la semaine dernière.

Eric va également être solidement épaulé par Paul Meilhat, Skipper Macif 2011, pendant cette période de pré-départ. « Nous avons fait des speed-tests avec Eric, en fin de semaine dernière. A partir de mercredi 06 avril 2011, je vais travailler la météo avec lui. Je ferai tout le travail un peu long de collecte et d'analyses de fichiers et nous en discuterons ensemble ensuite. Je vais essayer de le décharger au maximum pour qu'il puisse se dégager du temps avant le départ », détaille Paul Meilhat.

Dès jeudi, 7 avril 2011, des représentants de la Macif seront sur place, à Bénodet, pour encourager leur skipper avant ses trois semaines de bagarre non stop, ses 3474 milles de régate océanique qui s'annoncent intenses, comme toujours en Figaro Bénéteau. Départ prévu dimanche 10 avril 2011 à 14h, au large de Bénodet.